Je médite... donc je suis ?
Dernière mise à jour : 7 mai 2021
Méditer, ce serait comme marcher, se vider la tête, manger sainement, se déconnecter... Ce serait atteindre le "nirvana", la connaissance de soi. Autant de recommandations dont nous bardent les sites de bien-être et les thérapeutes en tout genre. Facile à dire. Facile à faire ?

Je médite... donc je suis ! Le fameux "cogito, Ergo sum" lancé par Descartes au XVIe siècle n'a pas pris une seule ride, bien au contraire. A voir même le nombre de thérapeutes fleurir aux quatre coins de France ces dernières années, la citation s'est transformée au XXIe siècle pour devenir "Je médite, donc je suis". Comme le sous-entendait Malraux, le siècle dans lequel nous avons plongé depuis 21 ans sera spirituel ou ne sera pas, Et si 2021 était l'année de la transformation ?
XXIe siècle = 21 ; 2021 = 21. 2+1 = 3 = année de la transformation (voir un autre post sur le sujet et sur ce blog).
Si méditer est devenu un phénomène de mode, il interroge quant au sens qu'on donne à cette action et à notre relation aux autres. Comme si ce verbe sous-entendait que cela doit impérativement se vivre loin de tout et de tous, et dans un parfait silence. Le terme « méditation » est issu du latin meditatio dérivé de meditari (« préparation (à un discours, à écrire) », « réflexion »). Ce sens étant propre aux auteurs chrétiens, il semble logique que le mot ait ensuite évoluer dans la langue religieuse (meditatiun, « contemplation », en contexte religieux). En 1380, le mot devient meditacion (« action de réfléchir profondément ») pour finalement s'écrire en 1626 « méditation » (« écrit sur un sujet religieux (ou philosophique) ». Le terme conserve sa spécificité spirituelle mais sort du contexte religieux. Aujourd'hui on parle « d'action de penser avec une grande concentration d'esprit pour "approfondir sa réflexion"».
Mais... quid de la méditation ? Faut-il réellement s'éloigner du tourbillon de la vie pour s'y consacrer ? En Inde par exemple où la vie grouille au rythme des klaxons effrénés et des déplacements de population permanents, il est plus que fréquent de croiser un méditant assis en bord de route, comme s'il était seul au monde. En occident, difficile de rire ou de s'exprimer, comme si méditer devait rimer avec silence. C'est faire fi de ce constat : l'extérieur est le miroir de son être intérieur.
Si le bruit m'est insupportable, quel bruit grouille tout au fond de moi ? Si je ne trouve pas la paix dans le bruit, quelle paix je vibre réellement à l'intérieur ? Si je ne peux entendre le silence à l'extérieur, quelle est la dose de silence en moi ?
Méditer peut être facile à dire. Je m'assois sur un coussin dans un coin au calme, je ferme les yeux et je me concentre. Et puis... là, les pensées tournent en boucle jusqu'à un point d'énervement qui pousse certains à jeter le coussin, se relever et dire "ça sert à rien !" Pourtant, c'est parce que je me vois à l'intérieur, parce que je tourne mon regard à l'intérieur, que je comprends comment ça fonctionne, ce qui bouillonne réellement. Je prends conscience de cet état intérieur, et je comprends d'un coup pourquoi mon extérieur vibre de cette manière. Faites-en l'expérience et vous verrez que le monde autour de vous ne sera plus le même. Le voisin bruyant deviendra calme. Les personnes toxiques ou négatives sortiront de votre vie sans que vous ne leviez le petit doigt. La vie prendra une autre saveur, une autre couleur. Elle fera vibrer le chakra du coeur et toute votre vie basculera vers une plus grande sagesse. Vous aurez une plus grande révélation de ce qui vous freine aujourd'hui, vous empêche d'être ce dont vous rêvez. Méditer dans le silence ou pas, c'est tourner le regard vers soi, quoi qu'il en soit. Alors, que ce soit en reprenant votre coussin ou en marchant en conscience...vous méditez ! Vous vous ouvrez au monde, le vôtre. Et il n'y a rien de plus important que votre monde, car... il est le monde. Quand une étincelle de vie devient une âme, elle désire exploiter la vie sur terre, avec ses avantages et ses inconvénients, ses épreuves et ses moments de bonheur. Retournez à l'étincelle qui vous a mené jusqu'ici. Elle sait ce que vous venez chercher ici bas, ce que vous venez explorer. Dans le silence ou pas, entraîné par une musique de fond ou pas, fermez les yeux, respirez profondément, écoutez-vous. Ecoutez ce que Vous avez à vous dire. Peut-être alors vous trouverez la voie du méditant qui n'a besoin de rien d'autre que d'être là.
Méditer : facile à faire ? A vous de le dire !
"Change-toi et ton monde changera" disait Gandhi.
Laurence Bouville